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Photo du rédacteurJohan Schies

Sortir le 11 mais ...

A quelques jours du tant attendu déconfinement, graal printanier, relâche désirée mais redoutée qui offre à nos yeux un farrago continu de propositions plus « Trumpistes » les unes que les autres, l’exode estivale s’organise. Rien d’anormal là-dedans que d’envisager l’après « saison des murs », que nous vivons actuellement.


Ce matin encore tombait l’idée farfelue de décaler les vacances d’été. S’il s’agit d’être raccord avec le dérèglement environnemental pas de soucis, une reprise rapide de l’industrie et l’on pourra profiter d’un été caniculaire jusqu’en décembre. De toute façon « y’a plus de saison ma bonne dame ». Mais quel dommage, alors que notre ciel reprenait un souffle salvateur et qu’au-dessus de Paris en tout cas, il ne m’avait jamais paru si clair.


Et quitte à parler climat, je ne puis m’empêcher de suggérer à l’Orange, mécanique machine à Tweeter et diplômé en médecine de la veille, un essai de sa propre ordonnance et recommande vivement un lavement de ce gel hydroalcoolique qu’il affectionne tant. Mais je m’égare.


Parmi les dites propositions m’interpelle celle de prévoir le retour à l’école de nos chérubins sur la base du volontariat. Mais quelle volonté, celle de l’économie, des parents ou des enfants ? Et comment l’organiser ? Si lors des classes il est aisé de garder chaque étudiant dans sa cellule que se passera-t-il lors de la promenade surveillée dans la cour des récréations ? Perchés au mirador, les surveillants tâcheront de faire respecter la distance d’un mètre et le droit de visite uniquement à partir de 16h. Nos interactions marchandes, déjà transformées en visite au parloir, il semble de bon ton d’éduquer au plus tôt nos précieuses têtes blondes au monde de demain où l’appel se fera masqué.


Quand à nous autres « grands » nous sortirons, smartphone en main, non plus pourchasser des pokemons mais pour éviter massivement les lieux que l’on nous dira d’éviter. Ah Liberté j’écris ton nom … Dérangeante réminiscence d’un passé pas si glorieux où l’on cherche, dans cette nouvelle défiance de voisinage, à savoir qui est infecté, qui ne l’est pas, qui est asymptomatique, qui est villageois, qui est loup-garou…


Oui, comme si tout cela, finalement, n’était qu’un jeu.


Une partie aux échecs consécutifs dans laquelle le roi envoie ses pions en ligne de défense à la recherche du fameux totem d’immunité collective. Paradoxe que de devoir nous enfermer pour ne pas nous exposer, ce qui nous immuniserait et nous permettrait ainsi de sortir. Ce serpent se mord la queue. Attention, c’est ainsi que l’on perdait la partie et contrairement aux supports ludiques, le nombre de nos vies n’est pas illimité.


Ce virus qui joue à cache-cache avec les spécialistes aura rendu les docteurs mabouls. Si l’on sait que le crime a eu lieu dans la Province de Wuhan et que le zélé patient zéro était un amateur de ragoût de pangolin à la moutarde, mon colonel, le reste du Cluedo est un mystère. Et les laboratoires pharmaceutiques, maîtres d’un jeu aux dés pipés, boursicotent leur Monopoly à nos Riks et périls. Un jeu de l’oie où l’on progresse de cas en cas vers la victorieuse découverte d’un vaccin au nom ronflant comme un mauvais tirage de lettres au Scrabble. Et malheur à ceux qui devront repartir de la case départ sans toucher les 20.000 Francs, au casino de la vie c’est bien la banque qui est toujours gagnante. Bonne paye ou pas.


Alors tenons-nous à carreaux, montrons du cœur avant que l’ennui nous pique et nous pourrons bientôt jouer notre carte sortie de prison. Mais prenons garde car dans cet enjeu de société, nous jouons une partie que nous ne pouvons pas perdre.


Par Johan Schies

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